Adieu Pierre...

 

 

 

 

 

Nous ne l’avions pas oublié malgré son isolement à la maison de retraite de Garlin. Pierre Hia-Balié s’est éteint à 91 ans.
Boute-en-train de cette jeunesse qui puisa dans les difficultés de la guerre et de l’après-guerre 39–45 des « loisirs dominicaux » que nous n’oserions pas imaginer maintenant, et qu’il aimait, avec son humour, sa bonhomie et son franc parler, nous remémorer :
     • Navailles – Bétharram à vélo (et quel vélo !) pour jouer au foot, en portant Adrien sur la barre ! déjà une épreuve de marathonien !
Et il fallait retourner au bercail …
     • Aller se baigner au Luy à Saint-Armou, la route gravillonnée devant l’église étant le piège que Pierre (pourtant champion toutes catégories des descentes à tombeau ouvert !) n’avait pu éviter …
Dans le porche, le vélo, retourné sur la selle et le guidon, était prêt à réparer …
     • « Viens ! je vais au bal en bas de Sauvagnon » (animé à l’époque par un accordéon et parfois un harmonica).
« Je te porte sur la barre du vélo » ; c’était déjà du "co-vélocipédage" !
Dans la descente, sans freins, « Baisha lo cap » (baisse la tête) la vitesse aidant, l’étape du bal brûlée, l’arrêt fut à la limite de Serres-Castet …
Sains et saufs, ils s’en furent au bal.
• Les poursuites nocturnes avec la maréchaussée en quête de vélos déficients en feux avant et arrière et peut-être sans plaques !
Pierre était de tous ces épisodes ….

Avant d’être municipal, le terrain de jeu de nos débuts était le stade Lahondère.
Pendant que nous ahanions lors des entraînements et fait pas mal de fautes de main (notre mêlée savait réagir le jour du match), Pierre et ses amis, Daniel, René, Roger, en étaient déjà à la troisième mi-temps. Le menu, consistant, ne variait guère. C’était : « bistek » (sic), gros rouge, fromage du pays. La côte de bœuf de notre soirée en cidrerie après la rencontre Aviron Bayonnais – Section Paloise faisait à coté, pâle figure.
Outre avoir organisé, chez lui, le championnat départemental de labour et le raid hippique pour la fête du 15 août, généreusement Pierre nous avait laissé son terrain moyennant lui restituer, contigu à l’étable, le vestiaire que nous avions construit. C’était le seul endroit à peu près plat, dans le haut du village, à ne pas rougir de la concurrence des stades voisins. Quel luxe ! Vestiaires chauffés par l’atmosphère si caractéristique de l’étable voisine, douches très rustiques, cependant alimentées par l’eau tiédie sur le bigourdan, buvette animée, et public de plus en plus participatif !

Pierre fut l’élément indispensable de notre aventure.
Et si je te disais, Pierre, que ceux qui t’ont connu, pensaient que tu étais un chic type ?
En serais-tu gêné ?

 A.Baucor           

 
                      
Cette triste nouvelle nous rappelle tous les amis précédemment disparus : nous ne les oublions pas.